1943-2023: Rafles, évacuation et destruction des Vieux-Quartiers
L'AFMA vous invite à participer, avec les autres partenaires, à la commémoration des 80 ans des rafles de Marseille:
Le 29 Janvier 2023, 10 heures
Hôtel de Ville, Quai du Port
- Inauguration de l'exposition "Les Juifs de France dans la Shoah" en Espace Muséal Bargemon
- Cérémonie de clôture à l'Opéra de Marseille avec le dévoilement de la première stèle du parcours mémoriel
Sur le parvis de l'Opéra à 14 heures
En partenariat et en présence de :
Le Mémorial de la Shoah / L’Office National des Combattants et des Victimes de Guerre / l’Amicale des déportés d’ Auschwitz / l’Association Fonds Mémoire d’Auschw itz / les Associations de Déportés ADIRP , AFMDl /Amicale de Sachsenhausen / le C.R.I.F . Marseille-Provence / le Fonds Social Juif Unifié / le Consistoire Israélite de Marseille / le Comité Français pour Yad Vashem et les Justes/ la Fédération Nationale de la Mémoire Vive la Résistance / le collectif Saint-Jean 24 janvier 1943
RSVP avant le 20 janvier :
80ème anniversaire du départ du convoi des 31000
Dimanche 22 Janvier 2023
L'AFMA se joint à l'invitation des municipalités, de l’association “Mémoire vive des convois des 45000 et des 31000 d’Auschwitz-Birkenau ” et des associations d’anciens combattants des Lilas et de Romainville pour commémorer le départ du convoi des 31000
- 9h Hôtel de Ville de Romainville
- 10h Fort de Romainville
Paris 4ème, école de la rue de l'Ave Maria : dévoilement d'une nouvelle plaque aux élèves juives déportées
Allocution de M. Ariel Weil, maire du 4ème arrondissement de Paris, devant les élèves, les enseignants, les familles et les parisiens
Ce Vendredi 20 Janvier 2023, après de minutieuses recherches d'archives menées par les associations de mémoire (AMEJD, ...) une nouvelle plaque a été dévoilée dans l'école primaire de la rue de l'Ave Maria dans le quatrième arrondissement de Paris.
La nouvelle plaque restitue le nombre de 46 jeunes élèves de l'école, victimes des arrestations, de la déportation puis de l'extermination organisées sur base raciale par les nazis allemands et leurs collaborateurs français du régime de Vichy.
Après les allocutions de la directrice de l'école, du maire de l'arrondissement, de l'adjointe à la mémoire de la maire de Paris, des représentantes des associations, la commémoration marquée par la chorale des enfants, illustrant un important travail des élèves sous la direction de l'équipe enseignante de l'école.
Les jeunes élèves ont ensuite procédé à la lecture des noms des élèves juives dont la mémoire est ainsi rappelée.
Le site de la Gare de Déportation de Bobigny est ouvert au public!
Au long de nombreuses années, l'AFMA a porté avec la ville de Bobigny, la SNCF et d'autres acteurs le souci de la préservation puis la valorisation du site de la gare de déportation de Bobigny, comme le rappelle Bernard Grinfeld dans son éditorial notre Lettre de l'AFMA n°113 de décembre 2022.
A l'occasion de la mise en place des stèles commémorant les convois partis de cette gare vers Auschwitz, l'AFMA a versé les fonds qu'elle avait recueillis pour que cela soit fait.
Le 18 Janvier 2023, le site sera ouvert au public, l'inauguration officielle est prévue le 18 Juillet 2023, pour le 80ème anniversaire du premier convoi parti de la gare de Bobigny.
Nous aurons l'occasion de revenir sur les évènements qui y seront organisés, à commencer par la traditionnelle commémoration de la libération du camp d'Auschwitz, le 27 Janvier.
Ecouter la Muette, l’histoire des mémoires d’une cité de Drancy
Dimanche 8 Janvier 2023, France Culture présentait une expérience, celle de Myriam Rabah-Konaté revenant sur ses souvenirs de jeune écolière traversant la Cité de la Muette, sa découverte de l'histoire centrale du camp dans la déportation en France et sa perception parmi les petits écoliers d'aujourd'hui.
Parmi les témoignages, ceux de nos amies Alice Chekroun et Micheline Tinader avec Lucien Tinader, toujours présents dans la Cité où ils animent encore le local de l'AFMA et participent de cette mémoire vive dont l'émission veut porter écho.
Nous vous invitons à réécouter cette stimulante émission "Ecouter la Muette, l’histoire des mémoires d’une cité de Drancy" réalisée par David Jacubowiez
Cérémonie commémorative de la rafle des Juifs de Tunis par les SS
Dimanche 11 décembre 2022, à 10h45
Mémorial de la Shoah
17 rue Geoffroy l’Asnier 75004 Paris
L'AFMA partage l'invitation à honorer de votre présence la cérémonie commémorative organisée par la Société d'Histoire des Juifs de Tunisie S.H.J.T., destinée à rappeler la mémoire des Juifs de Tunisie déportés et exterminés dans les camps d'Europe, des victimes de la barbarie nazie dans les camps de travail institués sur le territoire tunisien pendant la période de l’occupation par les troupes de l’Axe et à faire connaitre un épisode de la Shoah souvent ignoré. Un hommage particulier sera rendu aux morts au Champ d’honneur sur les différents théâtres d'opérations.
Dimanche 18 Septembre 2022
de 14:00 à 16:00 heures
Dans le cadres des Journées du Patrimoine, l'AFMA ouvrira les portes de son local et de son exposition permanente au coeur de la Cité de la Muette.
Nous serons heureux de vous y accueillir, de présenter l'exposition comme d'échanger sur nos activités et nos projets.
Samedi 17 septembre, de 15h à 16h 30
Dimanche 18 septembre, de 11h à 12h 30
Dans le cadre des Journées du matrimoine et du patrimoine 2022, organisées par la ville de Bobigny et dans le contexte d'une ouverture progressive au public, le site de l'Ancienne Gare de Déportation (69-151 avenue Henri Barbusse, 93000 Bobigny) vous accueille pour deux représentations, par la Compagnie AcontraTempo, de la pièce théâtrale intimiste "Retour à Birkenau" inspirée de l'œuvre-témoignage de l'auteure Ginette Kolinka.
L'AFMA sera présente aux côtés du public et de Ginette Kolinka.
Inscriptions et renseignements sur Tourisme 93 ou par téléphone : 01 41 60 94 94
Et la terre s'ouvrit une dernière fois
France3 TV, Civilisations de Arnaud Sauli (55 min, France)
Mercredi 24 Août 2022, 23h25
Jeudi 1 Septembre 2022, 00h22
Comme le présente le résumé de ce reportage: "en Pologne, dans la foret de Sobibor, Wojtek Mazurek, un archéologue, effectue des fouilles avec une équipe de jeunes pour faire émerger les traces du camp d'extermination. Témoins fragiles, des milliers d'objets ayant appartenu aux victimes sortent de terre. Cette recherche doit s'achever, car le chantier d'un nouveau musée-mémorial débute. Comment commémorer la Shoah sur ses lieux mêmes, aujourd'hui et demain, alors qu'advient une époque sans témoins ? Comment la Shoah, sa violence, continue-t-elle à travailler l'histoire, la mémoire et le présent de la Pologne, de ses citoyens, en particulier de ses jeunes dans une Europe de l'Est de nouveau en prise à la guerre ?"
A Sobibor, où furent assassinés près de 250 000 juifs, il ne reste guère de ce que put être le camp, matériellement, que la ligne de train qui dessert le petit village proche de la frontière avec la Biélorussie. Comme le rappelle le documentaire de Claude Lanzmann "Sobibor, , 16 heures (2001) ", après la révolte qui permit la libération de près de la moitié des prisonniers, les nazis et les gardes volontaires ukrainiens vont assassiner les prisonniers qui n'ont pu s'enfuir, liquider le camp et en effacer les traces, d'où l'importance des recherches présentées par ce reportage.
En Octobre 2021, lors d'un voyage d'étude de l'AFMA, nous avions pu visiter le tout récent musée alors que le reste du site était encore inaccessible et y mesurer les efforts d'une école d'histoire critique qui a émergé en Pologne, comme d'un effort muséographique dont le musée de Sobibor témoigne, face au gouvernement nationaliste et révisionniste du moment.
Nous regarderons donc avec intérêt ce reportage.
Sommaire
3 | Edito |
4-5 | Commémorations : 27 mars 1942 |
6 | Tribune et gare de Bobigny |
7-9 | Assemblée Générale : rapport d'activité |
10-11 | Jean-Claude Nerson - extrait de son article sur l'histoire des Juifs Ukrainiens |
12-13 | 80ème anniversaire de la rafle du Vel' d'Hiv |
14 | Prévention de l'antisémitisme |
15 | Voyage de Mémoire |
16 |
Bulletin d’inscription - Voyage du 30 octobre au 2 novembre2022 Cotisation 2022 |
Rafle du Vel d'Hiv et déportation : commémoration à Fossoy (Aisne)
Vendredi 16 Juillet 2022, 11 heures
Devant la stelle commémorative, le long de la ligne de chemin de fer

Poursuivant une commémoration initiée il y a 32 ans, la mairie de Fossoy nous invite à participer à la commémoration d'un évènement singulier, lié à la grande rafle du Vel d'Hiv.
Le cas du message lancé par Maurice Zélis depuis son wagon de déportation, recueilli et acheminé, au défi des périls, par les époux Carron à son petit frère Jacques, montre un exemple de patriotisme, de solidarité et de courage face à la barbarie criminelle des nazis et de leurs collaborateurs en France.
Samedi 2 juillet de 11:00 à 20:00
Fête de la Ville de Bobigny - Eté 2022
Mail François Mitterrand
L'AFMA Participe, le 2 Juillet 2022, à partir de 11 heures, à la Fête de la Ville de Bobigny
Nous espérons vous y retrouver nombreuses et nombreux.
Journée des Associations - 17ème Festival des Cultures Juives
Espace des Blancs Manteaux, 75004 Paris
19 Juin 2022, de 12:00 à 18:00
L'AFMA Participe, le 19 Juin, à la Journée des Associations du 17ème Festival des Cultures Juives, proposée par Yiddish Sans Frontières sous le patronage de M. Ariel Weil, maire de Paris Centre
Nous vous y espérons nombreuses et nombreux.
ENTREE LIBRE

Après le statut des Juifs publié par le gouvernement de Vichy dès le 3 Octobre 1940, édictant en particulier de nombreuses interdictions professionnelles excluant les juifs de la fonction publique, de l'exercice de professions libérales et de nombreux métiers, les grandes rafles de juifs initiées en 1941, l'ouverture du camp d'internement de Drancy en août 1941, les premiers convois vers Auschwitz en mars 1942, c'est la police française qui est chargée de la distribution des étoiles jaunes dont les autorités d'occupation ont imposé l'usage, prescrit par la 8e ordonnance allemande datée du 29 mai 1942, rendue publique le 1er juin, prenant effet le 7 juin 1942.
Cet élément d'identification des juifs est imposé par les nazis partout en Europe occupée, destiné à marquer les esprits et à faciliter la traque. Les autorités de Vichy avaient déjà recensé les juifs, établi un fichier et fait tamponner, à l'encre rouge, les cartes d'identité avec la mention "juif", mais redoutaient les réactions de réprobation et de solidarité à l'affichage de l'étoile; néanmoins, l'usage de l'étoile fut progressivement étendu à l'ensemble du territoire, à l'exclusion de la zone d'occupation italienne.
Nous vous prions de bien vouloir assister à l’Assemblée Générale ordinaire de notre Association qui se tiendra:
Dimanche 29 mai 2022
A 10h30 dans la salle du Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy l’Asnier, 75004 PARIS
L’ordre du jour de cette Assemblée Générale ordinaire sera le suivant:
- Le mot des Présidents d’Honneur Isabelle Choko et Albert Barbouth
- Renouvellement du Conseil d’Administration
- Rapport moral sur l’activité de l’Association
- Rapport financier
- Affectation du résultat
- Quitus au Président, Bureau et Trésorier
- Montant de la cotisation 2023
- Question diverses
(*) Dans le cas où le quorum ne serait pas atteint, la présente tient lieu de convocation à une deuxième assemblée se tenant immédiatement après, le même jour et ayant le même objet.
Dans le cas où ces assemblées ne pourraient se tenir, avis serait donné sur notre site : www.afma.fr
Pour participer aux votes de l’Assemblée générale, vous devez être à jour de vos cotisations 2021/ 2022. Si vous ne pouvez pas participer à l’AG, vous pouvez confier un pouvoir sur papier libre à un autre membre présent.
Comptant sur votre présence, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, Cher(e) Adhérent(e), nos cordiales salutations.
Caroline POZMENTIER - SPORTICH, Co-Présidente
Bernard GRINFELD, Co-Président
L'Association Fonds Mémoire d'Auschwitz est une association loi de 1901 ayant pour objectif de promouvoir toute activité de mémoire et de transmission, de recherche et d'étude, ainsi que des actions pédagogiques et des manifestations culturelles et cérémoniales relatives à la persécution et à la déportation dans les camps de concentration nazis, et plus particulièrement celui d'Auschwitz.
Depuis sa création en 1987, l'AFMA a multiplié les initiatives et les actions, ce qui lui a conféré la reconnaissance des déportés rescapés des camps de la mort et des familles des disparus. De même, elle est reconnue à tous les niveaux de la société française, tant sur les plans local et départemental que régional et national.
Concrètement, l'AFMA organise, entre autres choses, des activités autour du site de l'ancien camp d'internement de Drancy, dans l'enceinte duquel elle propose une exposition permanente, faite de textes, photographies, documents et témoignages, ainsi que des visites du site et du « wagon témoin ». Elle organise en outre des voyages pédagogiques à Auschwitz-Birkenau. Elle conçoit et réalise aussi des expositions sur le thème de la mémoire de la Shoah, produites notamment dans les mairies et en milieu scolaire.
L’AFMA, avec les communes de Bobigny et de Drancy, a été à l’initiative de la sauvegarde du site de la gare de déportation de Bobigny et participe au projet de sa transformation en un site national de mémoire, maintenant proche de voir le jour.
Association Fonds Mémoire d'Auschwitz
Allocution de BERNARD GRINFELD
Cérémonie commémorative du souvenir des victimes et des héros de la Déportation
Samedi 23 avril 2022 - Gare de Bobigny
Nous sommes rassemblés cet après-midi pour commémorer la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation.
L’oubli, la banalisation de l’horreur, de la violence, de la déshumanisation de la guerre, instrumentalisation de la peur, du rejet de l’autre sont des dangers réels qui menacent l’humanité.
Ils étaient des millions à disparaître dans l’enfer des camps de répression et d’extermination.
Très peu sont revenus.
En France à la libération, ils ne pesaient pas lourds les rescapés à l’hôtel Lutetia.
Ils étaient abordés une photo à la main "vous avez connu?...". Mais comment dire la vérité. Il fallait ménager les uns ou affronter la fuyante indifférence des autres. C’est forcément arbitraire, subjectif. Mais je voudrais aujourd’hui évoquer avec vous la mémoire d’un homme qui aurait 100 ans cette année: Charles Palant.
Il aimait citer Jean Jaurès qui disait: "la fidélité aux morts, ce n’est pas de porter leurs cendres, c’est brandir leur flambeaux".
En effet, si nous parlons aujourd’hui des camps, ce n’est pas pour nous enfermer dans je ne sais quel "ghetto de la mémoire" mais comme Jean Jaurès et comme Charles Palant, c’est pour mieux mener nos combats d’aujourd’hui pour l’égalité, la justice et l’émancipation et contre les discriminations.
"C’est aussi pour rendre la vie plus belle" comme disait Charles. Et justement, dans sa vie à lui un événement historique est associé à chaque étape.
Il apprend à marcher aux coté de son père dans les défilés au mur des fédérés.
A neuf ans, il apprend à Belleville, à l’école de la République, qu’en France: "les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits". Or les fils d’immigrés étaient nombreux. Leurs pères étaient venus offrir leurs bras à la reconstruction de la France «victorieuse» mais restée exsangue en ruine et veuve d’un million et demi de jeunes hommes tombés dans les tranchées.
Il y avait quarante élèves par classe. Les noms des premiers étaient souvent difficiles à prononcer. Mais ajoutait il les fortes minorités d’immigrés n’ont jamais été un obstacle à l’avancement de tous.
Ses parents à lui venaient de Pologne, fuyant misères et pogroms
Son père, jeune militant anarchiste avait connu la prison tsariste. A Paris il avait pris part à l’activité syndicale encore marquée par la tradition libertaire.
En 1933, à 44 ans il est frappé par une maladie que l’on ne savait pas encore guérir et Hitler devient chancelier du Reich à la suite d’élections.
Le petit Charles obtient son certif, en 1934 l’année ou les militants de gauche se mobilisent pour empêcher le colonel De La Roque et les groupes factieux qui l’entraînent, et d’installer dans notre pays un régime semblable à ceux de l’Italie et de l’Allemagne.
En 1935 il doit quitter l’école. Il deviendra ouvrier maroquinier.La classe ou il apprendra sera désormais la classe ouvrière. C’est cette année là que fut signé le pacte d’action entre socialistes et communistes.
L’année suivante, après le ralliement des radicaux le pacte se transforme en Front populaire pour le pain, la Liberté et la Paix. Léon Blum gagne les élections législatives. De grandes grèves débouchent sur les accords de Matignon.
En même temps que les 40h et les congés payés, Charles devient à 15 ans délégué syndical.
En Espagne les généraux félons Franco, Mola, Queipo de Llano trahissent la République pour installer un régime tyrannique qui durera 40 ans.
Puis débute le cycle des lâches abandons face à Hitler qui entraînera la guerre.
En France, après la débâcle du gouvernement de Vichy, aussitôt installé congédie la République, abolit les libertés publiques, dicte le statut des Juifs contre lesquels il commettra l’irréparable et ouvre une cruelle chasse aux résistants.
Pour Charles, ce pouvoir de la collaboration avec les nazis est celui de la revanche sur la Révolution française et les droits de l’homme.
Il s’engage dans l’action clandestine.
Après le second statut des Juifs en 1941, il franchit la ligne de démarcation et s’établit avec sa mère et sa sœur à Lyon.
En 1943, il sera dénoncé. Toute la famille sera arrêtée par la Gestapo et incarcérée à la prison de Montluc puis transférée à Drancy.
C’est par convoi n°60 comprenant 1000 juifs qu’ils seront déportés à Auschwitz.
Le train quitta la gare de Bobigny le 7 octobre 1943 à 10h30.
491 personnes furent immédiatement gazées à l’arrivée parmi lesquelles la mère et la soeur de Charles. 340 hommes furent sélectionnés pour le travail forcé dans les usines d’IG Farben à Buna-Monowitz (Auschwitz III).
Il y restera 650 jours, près de deux ans. Dès lors, pour les nazis, il n’était plus Charles Palant mais le matricule 157 176.
Devant l’avancée des troupes de l’armée rouge il sera évacué dans les marches de la mort qui le conduisirent à Buchenwald.
Il rentrera en France le 29 avril 1945 pour les élections municipales ou pour la première fois en France la meilleure moitié du pays fut appelé à voter.
Il ne se considérait pas comme un héros. Sa survie, il la devait à la chance mais surtout à son goût de vivre. Aucun kapo ou SS n’avait réussi à lui faire plier la nuque. Sa seule arme c’était la dignité et le combat pour la vie avec parfois, y compris dans les heures les plus sombres l’aide de l’humour.
Depuis l’école et tout au long de sa vie il s’est appelé Charles: Seule Fajga, sa mère avait le droit de l’appeler autrement. Mais sur la liste du convoi des déportés ce n’est pas Charles mais Shaia qui est inscrit.
Après la guerre il racontait avec un brin d’humour qu’à cette époque il n’y avait pas de cellule psychologique en cas de catastrophes. Les partis pouvaient en faire fonction.
C’est à Buchenwald qu’il adhéra au parti communiste.
En 1949 il fonda avec d’autres le Mouvement contre le Racisme et l’Antisémitisme et pour la Paix (MRAP).
Le 26 mai il déclara sur le plateau des Glières: "J’ai consacré toute ma vie à la dénonciation et au combat contre le racisme, contre tous les racismes; le racisme obtus des imbéciles, celui coriace des méchants, le racisme intéressé de ceux qu’en font un fond de commerce politique ou électoral pour détourner aujourd’hui sur les immigrés comme naguère et toujours sur les Juifs, les angoisses et la colère de trop de nos contemporains que l’injustice sociale accable; le racisme des fanatisés qui s’en viennent jusque dans la cour de leur école assassiner des enfants".
Mesdames et messieurs,
L’expérience montre que les valeurs républicaines et démocratiques peuvent être affaiblies et remises en cause y compris par les urnes. Il est clair que nos associations n’ont pas vocation à faire des choix politiques partisans.
Cependant une de nos raisons d’être est de travailler au quotidien sur la mémoire du passé pour œuvrer à éclairer le présent afin de mieux servir la fraternité.
Aussi, dans les circonstances présentes nous sommes-nous associés à une tribune qui a publiée sur le site de Libération et que vous pouvez consulter sur notre site afma.fr.
Le vote de demain est le meilleur moyen d’éviter l’accès au pouvoir d’un régime intolérant et qui menace notre état de droit.
Comme le disait Aragon:
« Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui songe à ses querelles
Fou qui fait le délicat»
A l'approche d'une échéance électorale décisive, l'AFMA s'est associée à 14 institutions et associations mémorielles partageant les mêmes inquiétudes, premières signataires d'un appel, publié sous forme de tribune par le quotidien Libération:
L'Histoire alerte le présent
A quelques jours du second tour d’élection présidentielle cruciale pour notre pays, nous, Mémoriaux et institutions mémorielles engagées dans la transmission de l’histoire pour la compréhension du présent, souhaitons partager la grande inquiétude des témoins et acteurs des drames de notre passé, anciens résistants, combattants et déportés qui ont vécu l’expérience historique des années 30, ainsi que des personnalités de tous horizons, chercheurs, artistes, enseignants… qui nous aident à transmettre la mémoire des crimes contre l’humanité de notre histoire, qui voient monter à nouveau la xénophobie, le nationalisme, les racismes et l’antisémitisme, et le négationnisme. Avec leurs menaces contre les libertés et la paix civile au sein de la société française.
Nous appelons donc l’attention de nos concitoyens sur le risque majeur qui pèse sur notre démocratie.
L’impensable a déjà été possible. Aujourd’hui, ne rien faire, c’est laisser faire.
Menace grave de la paix civile
Nos institutions mémorielles n’ont pas vocation à faire des choix politiques partisans. Mais nous sommes concernés par les grands choix sociétaux car nous œuvrons quotidiennement, par notre travail tourné vers la connaissance de l’histoire comme manière d’éclairer le présent, pour servir la fraternité pour aujourd’hui et pour demain.
L’histoire montre en particulier que les valeurs républicaines et démocratiques de liberté, d’égalité et de fraternité peuvent être affaiblies voire remises en cause par l’extrémisme et les intolérances, y compris par les urnes, et que le rejet de l’autre est un moteur puissant de ce processus. Car il exacerbe les tensions d’une société jusqu’à menacer gravement la paix civile et l’Etat de droit lorsque des slogans d’exclusion sont transcrits dans des textes juridiques.
Nous devons agir autrement
Dans l’histoire, beaucoup d’électeurs n’ont pas imaginé l’enchaînement des actions et réactions que leur vote ou leur abstention ont déclenchées, ni jusqu’à quelles extrémités peut conduire une tentation autoritaire. Cette histoire-là est hélas aussi une histoire française. Les régimes autoritaires ont déjà été «essayés» et ont conduit à aggraver le sort des peuples en colère qui leur avaient confié leur protection. Aujourd’hui, nous le savons, et nous devons agir autrement.
Dès lors, nous considérons qu’il relève de notre mission d’intérêt public de nous adresser à nos concitoyens pour leur dire qu’aujourd’hui l’histoire alerte le présent, et que le vote républicain et démocratique le 24 avril est le meilleur moyen d’éviter l’accès au pouvoir d’un régime intolérant et extrémiste et de ses dérives autoritaires et mortifères.
Premiers signataires : Amnésie internationale ; l’association nationale Résister aujourd’hui ; Amis du lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon; Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane ; Fils et Filles de déportés juifs de France ; Fondation du Camp des milles-mémoire et éducation ; Fondation pour la mémoire de l’esclavage ; Association Fonds Mémoire d’Auschwitz ; Mémorial du camp de Gurs ; Mouchard-Zay Hélène, fondatrice du Cercil musée-mémorial des enfants du Vel-d’Hiv ; Musée de la Grande Guerre ; Musée-mémorial des enfants d’Izieu ; Œuvre de secours aux enfants ; Recherche et Enseignement de la Shoah (Ares).
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