Abdel Sadi, Maire de Bobigny, Conseiller départemental,

Emma Deveau, Déléguée à la mémoire, aux anciens combattants et au tourisme,

le conseil municipal,

l'Association fonds mémoire d'Auschwitz (AFMA)

ont le plaisir de vous convier aux cérémonies républicaines dans le cadre de la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation

Samedi 29 avril :

  • 14 h Cérémonie au cimetière communal
  • 14 h 30 Départ en car - Rendez-vous place Rabin-Arafat
  • 15 h Cérémonie à la gare de Bobigny - Grande halle des Marchandises
    Allocution de Bernard Grinfeld, Président de l'AFMA (voir ci-dessous)
    Allocution et lecture du Message national 2023 des associations de déportés par M. Thierry Bercover, Président de l'AFMD
    Allocution de Abdel Sadi, Maire de Bobigny
    Témoignage de Jean Golgevit, lecture de textes par deux jeunes et chants d'Eva Golgevit
  • 15 h 45 Moment de recueillement

Allocution de Bernard Grinfeld, Président de l'AFMA:

Conformément à la loi de 1954, nous sommes réunis pour «célébrer la commémoration des Héros, victimes de la déportation vers les camps de concentration». Comme chaque année, fidèles à une longue tradition, nous rendons hommage à toutes celles et ceux qui, avec l’aide servile des autorités de Vichy ont été internés, déportés puis utilisés comme esclaves au service de l’économie de guerre nazie dans des camps dits de «la mort lente», ou assassinés dans des centres industriels de mise à mort. Ils étaient classés en 7 catégories plus ou moins "indésirables" aux yeux des nazis: Les Juifs, les Tsiganes, les asociaux, les Témoins de Jehovah, les Homosexuels, les droits communs, les politiques. De fait, il suffisait d’appartenir à l’une de ces catégories ou de manifester des sentiments d’avoir un geste un tant soit peu hostile pour être arrêté. Les handicapés, les Francs-maçons, les résistants, les réfractaires au STO ou ceux et celles qui contribuèrent à sauver des enfants ou à participer à des filières d’évasion, s’exposaient aux mêmes conséquences et connurent l’enfer de l’univers concentrationnaire. Les républicains espagnols n’y ont pas échappé.

Au delà des chiffres qui sont accablants, il s’agissait d’Hommes, de Femmes et même d’enfants qui portaient un nom, qui avait une histoire et que la grande Histoire ne doit pas oublier.

Il y a 80 ans, en France, après l’unification des mouvements de la Résistance (MUR), les forces clandestines se rassemblent au sein du Conseil National de la Résistance (CNR) dont la première réunion se tient le 27 mai 1943 rue du Four, à Paris. En prévision de la Libération, tous les services du Noyautage de l’Administration Publique (NAP), fusionnent. Ils sont notamment chargés de la confection des faux papiers dans les préfectures, des écoutes téléphoniques aux PTT, du sabotage à la SNCF, de l’évasion des agents et du sauvetage des proscrits, etc…

L’esprit de la Résistance n’avait pas cessé de se développer depuis les premières fusillades d’ «otages», de résistants et de patriotes. Il s’était encore renforcé après l’occupation de la zone libre, les premières défaites nazies en Afrique du Nord, à Stalingrad et l’instauration du STO. Il imprégna durablement la société Française après la guerre. Encore aujourd’hui, la lutte continue pour sauvegarder les acquits sociaux de cette période.

Notre reconnaissance va aussi à tous ces hommes et ces femmes qui, au péril et parfois au prix de leur vie ont apporté leur pierre au combat contre les nazis et leurs complices ou à la solidarité avec leurs victimes.

Nous tenons également à rendre hommage aux femmes qui furent internées tout près d’ici, au fort de Romainville et dont certaines furent déportées à Ravensbrück par le convoi des 31000.

À Varsovie aussi, la Résistance Juive s’unifie, en juillet 1942, au sein d’un « bloc antifasciste » et se dote d’une branche armée : l’Organisation Juive de Combat (OJC).

Nous rendons hommage à ceux et celles très nombreuses, qui se sont soulevés et se sont sacrifiés, il y a 80 ans, dans le Ghetto pour la dignité humaine et la liberté. Mais aussi pour révéler au monde entier, dès le mois d’août 1942, non seulement l’horreur de leur vie quotidienne mais aussi la réalité de la destruction systématique de tout un peuple.

En France les résistants étrangers furent très sensibles aux informations venant de Varsovie. Ils les avaient captées soit directement de Pologne, soit par le truchement de la BBC. Ils les diffusèrent largement par les moyens clandestins qui étaient les leurs. Ce qui leur permis de mieux mobiliser les combattants.

Nous avons une pensée particulière pour eux. Ceux des FTP/MOI, du groupe Manouchian, de l’affiche rouge, qui multiplièrent les attaques. Elles culminaient au rythme de 2 par jour en 1943ils tombèrent en novembre et furent exécutés le 21 février 1944.

Aujourd’hui, le Mémorial de l’ancienne gare de déportation nous réunit à nouveau. Ce sont des Juifs uniquement qui sont partis d’ici, beaucoup ont été gazés directement en arrivant à Auschwitz-Birkenau ou Sobibor. Sur les plaques métalliques qui symbolisent chaque convoi de la solution finale parti de France, vous pouvez lire la destination, le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants. Le plus jeune d’entre-eux, Adam Blomberg, avait 14 jours. À la Libération, seuls 3% d’entre-eux revinrent parce qu’ils ou elles eurent la «chance» d’être sélectionnés pour le travail forcé et de survivre à la faim, au froid, à la maladie et aux marches de la mort.

Monsieur le Maire, vous connaissez l’attention que nous portons au succès du Mémorial de Bobigny. Nous faisons toute confiance à sa directrice Adèle Purlich et à son équipe. Notre association participe à la commission mémoire de l’ONAC-VG, ainsi qu’au jury départemental du Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD). Nous travaillons, de plus en plus, en liaison avec le Département, les autres collectivités publiques ainsi que les associations mémorielles. D’ailleurs, symboliquement nous déposerons aujourd’hui, ici, et demain, au fort de Romainville, une gerbe commune avec nos Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Bien entendu nous ne manquerons pas l’inauguration du 18 juillet prochain.

Avant cela nous serons également ici-même, ensemble,le 25 mai prochain, pour remettre les prix du CNRD et pour assister à la conférence de Tal Brutmann sur l’Album d’Auschwitz.

Par ailleurs, nous projetons également de mettre en place, dans les semaines qui viennent une association des «amis du Mémorial de la gare de Déportation de Bobigny».