Voici 30 ans, le 9 février 1991 Henri Moraud nous quittait. Il était l’initiateur et l’un des fondateurs de l’AFMA
Extrait de Wikipedia: Henri Moraud :
Henri Moraud est né le 11 octobre 1922 À Paris, arrêté le 5 mai 1943 dans un petit village du Loiret où ses parents s'étaient réfugiés dès 1940, il est conduit dès son arrestation à la prison de Orléans où il restera 3 semaines avant son transfert à Beaune-la-Rolande puis à Drancy.
Henri Moraud est déporté le 23 juin 1943 par le convoi 55 avec ses parents.
Henri Moraud sera l’unique rescapé, de toute la famille MOSCHKOWITCH (mère, père, enfant, tante) arrêtée, déportée et exterminée pour la seule raison qu’elle était juive.
Arrivé à Birkenau Henri Moraud n'y reste que 24h et est transféré au camp de Jawischowitz situé à 10 kilomètres d’Auschwitz. Affecté (matricule n°126094) à la mine de charbon de Jawischowitz , Il y travaille pendant 19 mois, période durant laquelle il œuvre activement au sein de la résistance du camp.
Le 18 janvier 1945 il subit la marche de la mort avant d'arriver à Buchenwald.
Henri Moraud est libéré le 11 avril 1945.
Extrait de l’hommage rendu à Henri Moraud dans « APRES AUSCHWITZ » N°240 Mai 1991 par Raphael ERAIL, Henri KRASUCKI, Gérard GOBITZ :
Comment parler d’Henri Moraud ?
Si ce n’est que de reprendre les paroles de ses camarades, (Raphael Esrail Secrétaire Général de l’Amicale d’Auschwitz, Henri Kraszucki ancien de Jawischowitz, secrétaire général de la CGT, Gérard Gobitz Vice-Président de l’Association Fondation Mémoire d’Auschwitz) qui l’ont accompagné dans son combat et lui ont rendu un émouvant hommage suite à sa disparition.
Henri Moraud connaissait toutes les facettes de la déportation et les particularités de chaque camp, il considérait à juste titre qu’Auschwitz et ses annexes était, devait rester principalement le symbole de l'Holocauste des Juifs et Tziganes.
Avec le professeur Wellers, directeur du Centre de documentation juive contemporaine, lui-même ancien déporté, il est l’un des primo fondateurs de l’AFMA afin de pérenniser le nom d’Auschwitz et de perpétuer la mémoire des crimes nazis. Il milite dès son retour des camps au sein de l’Amicale d’Auschwitz dont il deviendra le secrétaire général. Il voulait créer une fondation qui poursuivrait l’action des déportés pour la transmission de la mémoire quand ceux-ci auront disparus.
Fidèle à sa vocation de rassembleur des anciens déportés, il s'est assigné dès le départ pour objectif de faire adhérer à l’AFMA tous les déportés, toutes les familles, tous les sympathisants, sans distinction d'opinion, chaque fois que cela a été possible, à travers les associations existantes. Sa force de persuasion, sa ténacité, son ouverture d'esprit, le sérieux de ses actions ont été déterminantes pour convaincre ses interlocuteurs.
Pour que le témoignage vaille, pour qu'il soit digne, chacun doit s'interdire de résoudre les problèmes d’aujourd'hui sur le dos de ce que fut la déportation.
- C'est dans cet esprit qu’Henri Moraud a animé l'amicale de JAWISCHOWITZ
- C’est dans cet esprit qu’Henri Moraud a animé l'amicale d'AUSCHWITZ
- C'est dans cet esprit qu’Henri Moraud a présidé la rédaction de son livre JAWISCHOWITZ
- C'est ainsi qu’Henri Moraud s'est consacré à l’AFMA
Chez Henri Moraud l’envie, le particulier et l'essentiel se confondaient dans l'homme remarquable qu’il a été. Il a su rassembler autour de lui des hommes aux vues dissemblables, dans la sympathie et l'amitié ...
En toute circonstance, ses qualités humaines, de compréhension, d'approche de l'autre, de tolérance, de droiture morale et intellectuelle, forçaient l'adhésion. Parmi tant de qualités, l’une frappait constamment : sa modestie naturelle, et son effacement devant les autres qu’il aimait à mettre en valeur et puis, sa sagesse et son intelligence simplifiaient et clarifiaient les choses complexes. Il a su faire reculer les clivages idéologiques en défendant la neutralité politique et la laïcité, car il voulait avant tout favoriser l’unité des déportés survivants, déjà si peu nombreux. Il a été l’initiateur de l'Association pour la Fondation Mémoire d'Auschwitz, son seul véritable artisan créateur.
Malheureusement depuis des années sa maladie de cœur l’amoindrissait physiquement sans pour cela ébranler sa volonté de travail incessant, persévérant et efficace. Pour Auschwitz sa grande Idée, s’harmonise parfaitement avec ses projets globaux. Il en a confié la charge à son épouse Jeannette qui deviendra Présidente de l’AFMA après la disparition quelques mois plus tard de Georges Wellers.
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Quelques exemplaires de son livre sur Jawischowitz sont encore disponibles à l’AFMA